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Santé mentale: dans quelles conditions nos tout-petits se développent-ils?

Publié le 17 avril 2020 par Fannie Dagenais, Directrice de l’Observatoire des tout-petits

Saviez-vous que le cerveau d’un bébé triplera de volume durant les trois premières années de sa vie? Qu’à chaque seconde, plus d’un million de connexions se forment dans son cerveau? C’est en réponse aux stimulations provenant de son milieu de vie et de ses interactions avec les gens qui l’entourent que ses neurones se connecteront. Les conditions dans lesquelles un tout-petit grandit peuvent donc influencer sa santé mentale et son développement. Ce qui est vécu pendant la petite enfance peut également avoir des répercussions tout au long de sa vie, notamment sur sa santé mentale à l’âge adulte.

Malheureusement, les tout-petits au Québec ne partent pas tous de la même ligne de départ: certaines conditions de vie peuvent influencer la santé mentale des tout-petits comme celle de leurs parents. Le Portrait 2019 des tout-petits du Québec révèle que 13,9% des enfants âgés de 5 ans ou moins vivent dans une famille à faible revenu, ce qui représente 75 000 tout-petits. Une famille sur dix ayant au moins un tout-petit est en situation d’insécurité alimentaire. De plus, 13,6% des familles avec au moins un enfant de 0 à 5 ans habitent dans un logement non abordable et 12% habitent dans un logement de taille insuffisante.

Le portrait révèle également que sur une période de 15 ans, le taux d’emploi des mères de tout-petits est passé de 64% à près de 74%. Un changement qui a eu un impact positif sur les revenus des familles, mais qui a fait émerger l’enjeu de la conciliation famille-travail. Notre société a mis en place de nombreuses mesures pour s’adapter à cette nouvelle réalité: l’instauration des services éducatifs à l’enfance, l’offre de mesures de conciliation famille-travail, les congés parentaux, etc. Mais est-ce suffisant?

Selon les plus récentes données, 40% des mères et 23% des pères d’enfants âgés de 6 mois à 5 ans vivent avec un niveau de stress élevé lié à la conciliation des obligations familiales et extra-familiales. De plus, chez les enfants ayant fréquenté la maternelle en 2016-2017, 26,1% avaient des parents qui jugeaient difficile d’avoir du temps pour jouer avec eux, 17,9% des parents qui avaient de la difficulté à les accompagner dans leurs activités et 11,2% à les préparer pour leur journée. Ces données sont préoccupantes, dans la mesure où le fait de passer du temps de qualité avec son enfant, par exemple en jouant avec lui, favorise le développement et le maintien du lien d’attachement entre le parent et l’enfant. Ce lien d’attachement est un pilier tant sur le plan de la santé mentale que du développement de l’enfant.

Comme société, il est possible de mettre en place des mesures pour diminuer le stress et améliorer la qualité de vie des tout-petits et de leur famille: des mesures pour lutter contre la pauvreté (crédits d’impôt, places à tarif réduit en services de garde), des mesures de conciliation famille-travail ainsi que des logements, des quartiers et des milieux de garde de qualité. De plus, pour pouvoir intervenir rapidement, un meilleur accès aux ressources en santé mentale pour les tout-petits et leur famille est essentiel. Offrons aux tout-petits les meilleures conditions possibles pour qu’ils puissent atteindre leur plein potentiel!