Assurer la réussite éducative et l’insertion professionnelle des jeunes exposés à l’adversité et au trauma

Les jeunes qui ont été exposés à l’adversité et au trauma sont susceptibles de présenter des problèmes de santé mentale (anxiété, dépression, etc.) et d’apprentissage pouvant entraîner des répercussions sur leur parcours scolaire et sur leur avenir socioprofessionnel (Comtois-Cabana et coll., 2022, Ross et Desbiens, 2022). Les études portant sur les expériences difficiles vécues au cours de l’enfance identifient plusieurs catégories d’événements potentiellement traumatiques,  tels que : l’abus (physique, sexuel ou psychologique), la négligence (physique ou psychologique) les circonstances affectant la relation parent-enfant (problèmes de santé mentale d’un parent, incarcération d’un parent, séparation, violence conjugale et abus de substances), l’exposition au terrorisme ou à la guerre, des catastrophes naturelles et des expériences migratoires difficiles (Ross et Desbiens, 2022).

Les jeunes placés en protection de la jeunesse, par exemple, sont particulièrement à risque de présenter ce type de difficultés en raison des motifs qui ont justifié leur placement (abus physique, sexuel, négligence, etc.). Des résultats de l’Étude longitudinale sur le devenir des jeunes placés en France et au Québec (EDJEP) révèlent que seulement 17,1 % des jeunes placés de cette étude ont obtenu un diplôme d’études secondaires (DES) avant l’âge de 18 ans, alors que ce pourcentage s’élève à 75 % parmi les jeunes de la population générale (Ziani et Goyette, 2020). Selon Cheatham (2016), les jeunes placés présentant un trouble de santé mentale seraient par ailleurs 25 % moins susceptibles que les jeunes placés n’ayant aucun problème de santé mentale d’être actifs sur le marché de l’emploi une fois adultes. À ce jour, la littérature permet difficilement de tirer des conclusions quant à l’efficacité des services, programmes et politiques ayant pour objectif de soutenir l’employabilité ou l’insertion professionnelle des jeunes placés (Fournier et Matte-Landry, 2023). Toutefois, des études soulignent que les approches sensibles au trauma sont prometteuses pour mieux répondre aux besoins des jeunes qui ont été exposés à l’adversité et au trauma, tant à l’école que dans les milieux d’intervention jeunesse (Milot, Collin-Vézina et Godbout, 2018, Ross et Desbiens, 2022). Le modèle Attachement, Régulation et Compétence (ARC) en est un exemple. Ce dernier vise, entre autres, à augmenter la résilience et les forces des jeunes victimes de traumatismes.

À la lumière de ces constats, comment favoriser la réussite éducative de ces jeunes? Comment contribuer positivement à leur développement et à leur insertion socioprofessionnelle? C’est à ces principales questions que nous souhaitions répondre en élaborant la programmation de la 4^e édition des événements Paradoxes. Cet événement, intitulé « Au cœur de l’adaptation scolaire et professionnelle des jeunes en situation de vulnérabilité », a été lancé le 3 mai 2023 en soirée à l’Assemblée nationale du Québec et s’est poursuivi les 4 et 5 mai à la Salle des Promotions du Séminaire de Québec. Plus de 50 conférenciers (chercheurs, intervenants et jeunes concernés) y ont partagé leurs différents savoirs scientifiques, cliniques et expérientiels. Des savoirs qui pourraient être d’une grande utilité pour les professionnels en santé mentale œuvrant auprès de jeunes qui ont vécu des traumas.

Pour en savoir plus sur cette 4^e édition des événements Paradoxes, consultez la programmation et la page web de l’événement . La conférence d’ouverture d’Alexandra Matte-Landry et de Delphine Collin-Vézina portant sur les impacts des traumas y est présentée en différé. Pour suivre les travaux d’Alexandra Matte-Landry, visitez le site web de la Chaire Richelieu de recherche sur la jeunesse, l’enfance et la famille et pour suivre ceux de Delphine Collin-Vézina, consultez le site web du Consortium canadien sur le trauma chez les enfants et les adolescents.