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4e rapport du Commissaire à la santé et au bien-être : quelles leçons en tirer?

Publié le 2 janvier 2013 par Matthew Menear

La mission du Commissaire à la santé et au bien-être est de contribuer à l’amélioration de la santé et du bien-être de la population québécoise au moyen d’évaluations du rendement du système de santé et de services sociaux de la province, ainsi que de la diffusion de renseignements permettant d’orienter les débats de société et le processus de prise de décision du gouvernement. En décembre 2012, le commissaire a déposé son 4e rapport d’évaluation portant sur le rendement du système québécois de santé mentale.

Le rapport du commissaire cible cinq domaines prioritaires d’intervention où des démarches devraient être entreprises afin d’améliorer le rendement du système : diminution de la stigmatisation sociale reliée à la santé mentale, promotion de la santé mentale et prévention des troubles mentaux (particulièrement chez les jeunes), renforcement des soins de première ligne en santé mentale, accroissement de l’accès à la psychothérapie et engagement accru du gouvernement en matière de santé mentale en vue d’établir une culture d’amélioration continue. Le rapport et ses recommandations arrivent à un moment crucial, car la réflexion a déjà été entamée sur les domaines prioritaires d’intervention devant faire partie du nouveau plan d’action provincial en santé mentale. En quoi le rapport du commissaire viendra-t-il éclairer ces réflexions?

Au cours des dernières années, le gouvernement a déjà mentionné que le nouveau plan d’action inclurait plusieurs objectifs prioritaires, dont ceux de continuer à soutenir les services de soins de première ligne en santé mentale, d’abolir les barrières entre les prestataires afin d’améliorer les liens et la coordination entre ceux-ci, de favoriser le diagnostic précoce des troubles mentaux et d’investir dans la prévention des problèmes de santé mentale et dans les soins conséquents des enfants et des jeunes. Les recommandations du commissaire appuient entièrement ces orientations stratégiques. Toutefois, en ce qui a trait aux efforts du gouvernement pour réduire la stigmatisation associée à la santé mentale, le rapport insiste sur la nécessité de recentrer l’attention et les ressources sur les professionnels actuels du système de santé, au lieu de mettre en place des initiatives destinées au grand public. Le rapport souligne également l’importance cruciale de rendre les traitements non pharmacologiques plus accessibles partout dans la province. Si cette tâche doit être accomplie, elle nécessitera de longs débats, de la détermination et de l’ascendant de la part du gouvernement et de ses partenaires.

Parmi toutes les leçons pouvant être tirées de ce rapport, la plus importante est que toute bonne politique doit être mise en application de façon adéquate, faute de quoi elle ne saurait être bénéfique. Malgré les excellentes intentions du plan d’action en santé mentale de 2005, le rapport du commissaire revient souvent sur la mise en œuvre incomplète de plusieurs des initiatives fondamentales qu’il comptait, par exemple le guichet d’accès, les équipes de soins de première ligne en santé mentale, les professionnels répondants, les agents de liaison, les équipes de suivi intensif dans la communauté, etc. Évidemment, une transformation du système de cette ampleur est un processus complexe et le fait de décider de quelle façon procéder à ce changement est aussi important que de déterminer quels sont les éléments à changer. Il serait judicieux d’établir une stratégie globale afin de soutenir la mise en application du nouveau plan d’action, de suivre son progrès et d’augmenter les probabilités que tous puissent un jour bénéficier d’un système de santé mentale efficace, efficient et équitable.