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Changer les mentalités… dans les cégeps du Québec?

Publié le 24 septembre 2013 par Florence Déplanche

La crainte de l’étiquetage associée au trouble mental est très grande, et c’est ce qui explique en grande partie que l’on soit si réticent à dévoiler ses difficultés à ses amis, à sa famille et à des professionnels de la santé. La stigmatisation associée au trouble mental est un enjeu majeur, mais le plus souvent invisible. Pourtant, elle a de graves impacts psychosociaux sur la personne atteinte, et ce, dans plusieurs sphères de sa vie. Il arrive fréquemment que les personnes souffrant d’un trouble mental nous disent même que la stigmatisation et la discrimination leur sont plus pénibles que le trouble lui-même.

Heureusement, de plus en plus d’acteurs d’horizons divers reconnaissent que la lutte contre la stigmatisation et la discrimination mérite toute notre attention, au même titre que les soins et services en santé mentale. En 2009, la Commission de la santé mentale du Canada marquait un pas déterminant en ce sens en lançant l’initiative Changer les mentalités, la plus importante démarche jamais entreprise au Canada en vue d’éradiquer la stigmatisation associée aux troubles mentaux. Cette initiative d’envergure vise quatre cibles jugées prioritaires, notamment les jeunes.

Les milieux collégiaux du Québec peuvent-ils encourager les étudiants à parler ouvertement et positivement des troubles mentaux et à adopter des attitudes et comportements respectueux à l’égard de ceux qui sont touchés par ces troubles? Des initiatives menées en contexte scolaire ont produit des résultats prometteurs. Par exemple, trois évaluations (Boyer, 2002; Lesage, 2011) ont conclu à l’efficacité du programme Solidaires pour la vie, qui vise la démystification des maladies mentales, la reconnaissance des signes et symptômes de la dépression et la demande d’aide chez les jeunes de 14 ans et plus. Les effets positifs d’une intervention fondée sur le contact ont également été observés dans une université de l’Alberta (Lillie, 2011). Basé sur une rencontre suivie d’une période d’échanges entre des personnes ayant un trouble mental et des étudiants, ce type d’intervention est déjà reconnu pour avoir du succès auprès d’élèves du secondaire (Stuart, 2006; Pinfold, 2005).

Dans le futur, les milieux collégiaux pourront bénéficier de davantage de ressources. À l’issue d’une vaste opération d’évaluation de projets partout au Canada, Changer les mentalités permettra de mettre au point des outils de lutte contre la stigmatisation fondés sur les pratiques les plus prometteuses. Un appui en toute cohérence aux efforts déployés par les milieux collégiaux pour prévenir le suicide, un des enjeux prioritaires de l’heure. À suivre de près!