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La psychothérapie, c’est pour les bien-portants anxieux! : 2e partie

Publié le 29 janvier 2015 par Martin Drapeau

Au cours des derniers mois, mon étudiante, Stacy Bradley, et moi avons mené plusieurs sondages visant à faire un état de la situation quant à l’exercice de la psychothérapie en bureau privé et dans le système public, ainsi qu’à obtenir l’opinion des psychologues, psychothérapeutes et médecins de famille quant aux modalités à mettre en place pour faciliter l’accès à la psychothérapie. Contrairement à ce qui est fait dans le système public, dans d’autres professions ou même ailleurs dans le monde, aucune donnée n’est colligée sur la pratique des psys en bureau privé. Cela est surprenant et, surtout, représente un problème important quand il s’agit de voir comment l’accès à la psychothérapie peut être facilité. Mais revenons à ce mythe que je voulais prendre de front : les psys en bureau privé contribuent peu au système de santé, puisqu’ils ne traitent que les fameux « YAVIS ». Eh bien, les données que nous avons colligées auprès de 700 psys ─ un échantillon représentatif ─ indiquent qu’on peut en douter.

  • Lorsque nous avons demandé aux répondants de nous dire à quelle fréquence ils étaient confrontés à diverses problématiques dans leur pratique, 70 % ont indiqué qu’ils rencontraient souvent ou très souvent des patients qui avaient de la difficulté à s’ajuster à divers facteurs de stress dans leur vie. Ce pourcentage était de 50 % pour les difficultés de couple, de 20 % pour le deuil, et de 24 % pour des problèmes liés à une condition médicale. Pour les problèmes plus existentiels, ce pourcentage était de 44 %, certes élevé, mais inférieur au 60 % associé à des troubles psychiatriques. En effet, les psys en bureau privé rencontrent plus souvent des patients présentant des troubles psychiatriques que des problèmes existentiels.
  • Plus de 80 % des répondants ont des patients qui consultent principalement pour un ou des troubles anxieux; ce pourcentage est de près de 70 % pour les troubles de l’humeur.
  • Seuls 6 % des répondants n’ont aucun patient avec des idées suicidaires.

Les psys en bureau privé participent donc à offrir des soins de première ligne dans un monde parallèle à celui du système public. De vrais soins prodigués à de vrais patients aux prises avec de vraies souffrances. Fini le mythe du « YAVIS »!