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La psychothérapie, est-ce que ça fonctionne vraiment?

Publié le 23 avril 2014 par Martin Drapeau

Je me plais à affirmer que la psychothérapie est le traitement qui, de tout temps, a fait l’objet du plus grand nombre de recherches. Les données scientifiques abondent sur le sujet, et l’accès à un si grand nombre de données permet aux chercheurs de commencer à les compiler sous forme de ce que l’on appelle communément « revue systématique ». En fait, il y a tellement de données, qu’en sus des revues systématiques, nous pouvons également faire des revues de revues systématiques. Mon but ici n’est pas de décrire l’une ou l’autre de ces revues en détail, mais bien de faire ressortir les traits qui les caractérisent et de traduire ces éléments en des termes accessibles à tous.

Globalement, on estime que l’ampleur de l’effet de la psychothérapie est de 0,80 lorsqu’on la compare à l’absence de traitement. Bien sûr, à moins que vous ne soyez chercheur ou docteur en psychologie, cela vous interpelle sans doute autant que le font à mes yeux la plupart des théories de physique quantique. L’ampleur de l’effet se définit comme étant la quantification de l’amplitude ou de la portée de l’effet d’une intervention; une manière facile de s’y retrouver est de considérer une ampleur d’effet de 0,20 comme étant petite, de 0,50 comme étant moyenne, et de 0,80 comme étant grande. Bref, la psychothérapie a un grand effet.

Il demeure néanmoins difficile de saisir le sens de cette donnée statistique. Une solution simple consiste à traduire l’ampleur de l’effet en une donnée plus significative. Par exemple, une ampleur de l’effet de 0,80 signifie que, en moyenne, la personne qui suit une psychothérapie se sent mieux que 79 % des personnes qui n’en suivent pas. Cela signifie également que le taux de réussite chez les personnes suivant une psychothérapie serait de près de 69 %, comparativement à un taux d’un peu plus de 30 % chez celles qui n’en suivent pas. Voilà des données qui parlent d’elles-mêmes.

En rédigeant ce blogue, j’ai dû m’arrêter au moins une dizaine de fois pour me moucher. Je me suis réveillé fiévreux, courbaturé et affublé de tous les symptômes d’une vilaine grippe. Alors, à quoi bon m’être fait vacciner contre la grippe? La réponse est en fait très simple : le vaccin aide vraiment, et c’est pourquoi votre médecin de famille le recommande, tout comme la plupart des organismes de santé du Québec et du Canada. Un type de données statistiques qui aide à illustrer ce fait est le ratio interventions/bénéfices (RIB), soit le nombre moyen de personnes qu’il faut traiter pour qu’une personne tire des bienfaits d’un traitement donné. Une intervention très efficace se traduit donc par un ratio interventions/bénéfices (RIB) très bas.

Le vaccin contre la grippe a pour sa part un RIB de 12. Voilà pourquoi on le recommande fortement et on en fait activement la promotion. La psychothérapie, quant à elle, a un RIB de 3. Cela porte à réfléchir, non?