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La voie royale vers les services de psychothérapie

Publié le 1er novembre 2018 par Martin Drapeau et Catherine Hébert

Plusieurs professionnels sont en mesure d’offrir des services en santé mentale. Il suffit de penser aux travailleurs sociaux, aux psychologues, aux médecins, et aux psychothérapeutes, pour ne nommer que ceux-ci, sans compter les excellents services offerts par des groupes communautaires comme Revivre. Chacun de ces professionnels représente, du moins en théorie, une voie possible d’accès à des services en santé mentale, y compris pour la psychothérapie. Il est ainsi difficile de comprendre pourquoi certains groupes (voir ce blogue) insistent pour obtenir une référence médicale afin d’accéder à des services comme la psychothérapie.

L’un des arguments mis de l’avant serait que les personnes présentant un possible trouble mental en parlent d’abord et avant tout à leur médecin de famille. En effet, une étude menée en 20021 rapporte que 4,9% des Québécois et Québécoises abordent leurs problèmes de santé mentale avec leur médecin de famille en premier lieu, alors que 3,9% le feraient avec un psychologue, 1,9% avec un travailleur social, 1,6% auprès des groupes d’entraide et 1,3% avec un psychiatre. Cela peut s’expliquer par le simple fait que les services offerts par le médecin sont couverts par notre assurance universelle, alors que ceux offerts par les autres cliniciens ne le sont généralement pas. Ainsi, la situation pourrait être bien différente, d’autant plus que des enquêtes beaucoup plus récentes commandées par la Société canadienne de Psychologie2 et par l’Ordre des psychologues du Québec3 démontrent que 45% des Québécois et Québécoises estiment que le psychologue est le mieux en mesure de soigner les personnes atteintes de dépression et de trouble anxieux, comparativement à 29% pour le médecin de famille et 21% pour le psychiatre. Ces enquêtes démontrent par ailleurs que 50% des répondants estiment que soit le médecin, soit le psychologue devrait être consulté en premier pour la dépression (chez les moins de 35 ans, cependant, 65% estiment que le psychologue devrait être consulté en premier). Pour l’anxiété, 59% estiment que le psychologue devrait être consulté en premier, comparativement à 41% pour le médecin (à noter encore une fois que 73% des moins de 35 ans et 69% des gens ayant une formation universitaire estiment que le psychologue devait être consulté en premier).

Ainsi, il semble abusif de conclure que le médecin de famille est la voie principale pour accéder à des services de psychothérapie, puisque les personnes souffrant de troubles anxio-dépressifs sont généralement plus enclines à vouloir consulter un psychologue. Pour rendre les soins véritablement accessibles, il semble donc pertinent d’assurer les services offerts par le psychologue, mais aussi par tous ceux étant en mesure d’offrir des services de psychothérapie.

Références

1.      Lesage, A., Vasiliadis, H.M., Gagné, M.A., Dudgeon, S., Kasman, N., Hay, C. (2006). Prévalence de la maladie mentale et utilisation des services connexes au Canada: Une analyse des données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes. Initiative canadienne de collaboration en santé mentale.

2.      Document téléchargé le 8 octobre 2018 et disponible à https://www.cpa.ca/docs/File/Poll/Quebec%20Findings%20(French).pdf

3.      Données présentées lors du congrès de l’Ordre des psychologues du Québec tenu à Montréal du 25 au 27 octobre 2012.