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Les pensionnats indiens : apprendre de nos erreurs et bâtir ensemble un avenir plus sain
Publié le 22 avril 2013 par Arlène Laliberté
Avril 2013 a marqué le passage de la Commission de vérité et réconciliation à Montréal [1]. Cette commission, mise sur pied en 2008 à la suite des revendications d’anciens élèves des pensionnats indiens, a pour but de « tourner la page » sur les torts du passé afin de « bâtir un avenir plus solide et plus sain ». Cinquième événement national de huit, celui de Montréal a accueilli d’anciens élèves des pensionnats et leur famille afin de recueillir des témoignages visant à mettre au grand jour les événements qu’ils ont vécus et leurs répercussions sur la famille des victimes.
Il est maintenant reconnu que les pensionnats indiens ont eu un impact dévastateur sur la santé et le bien-être de générations d’individus, de familles et de communautés autochtones. Ces répercussions perdurent et se traduisent par de nombreuses problématiques psychosociales vécues dans plusieurs communautés, comme les abus de substances, le décrochage scolaire, la violence et le suicide.
La gravité de certaines problématiques requiert une intervention urgente. Il va sans dire que les interventions des services de santé, tant sur le plan physique que mental, ainsi que les efforts de prévention et de promotion de la santé et du bien-être sont nécessaires. Cependant, afin de bien « tourner la page », il est aussi primordial de se questionner sur l’organisation des services sociaux, de santé et de bien-être qui, bien involontairement, pourrait répéter les traumas des pensionnats indiens, maintenant ainsi les autochtones dans un cercle vicieux en perpétuant les conditions favorables à l’apparition des problématiques psychosociales avec lesquelles les communautés et leurs générations futures doivent composer. Notamment, le fait « d’évacuer » une personne (surtout un enfant ou un jeune) de sa communauté et de l’envoyer à plusieurs centaines de kilomètres de sa famille et de son réseau de soutien pour se faire soigner représente une pratique courante dans plusieurs communautés autochtones pouvant, à moyen et à long termes « faire plus de mal que de bien ».
Il s’agit ici de l’introduction d’une série de trois articles, inspirée par les efforts de la commission et le courage des anciens élèves, que je vous invite à lire dans les prochains mois.
Références
[1] Commission de vérité et réconciliation à Montréal : http://www.trc.ca/websites/trcinstitution/index.php?p=15