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Réflexion sur le Projet d’autosoins

Publié le 1er octobre 2016 par Dan Bilsker

J’ai rédigé d’autres blogues ici auparavant à propos du Guide d’autosoins pour la dépression, un outil d’autosoins gratuit fondé sur des données probantes, qui a été élaboré il y a environ une décennie et qui peut être téléchargé[1] en français, en anglais, en punjabi, en chinois, en farsi et en vietnamien, ainsi qu’en version audio (malheureusement offerte en anglais seulement pour le moment). Des versions du guide, qui sont axées sur l’autocontrôle des humeurs en milieu de travail, pour les adolescents et pour les personnes atteintes de maladies chroniques, peuvent également être téléchargées gratuitement à partir de ce site.

J’appelle cela le Projet d’autosoins, car je crois que les gens disposent d’un très grand potentiel pour devenir plus compétents en autosoins psychologiques. Cependant, notre société parvient mal à partager les connaissances sur des approches d’autosoins efficaces : l’accent est trop mis sur les signes graves de détresse psychologique[2] alors que trop peu d’attention est accordée à la majorité des personnes dont les souffrances psychologiques pourraient être considérablement réduites au moyen d’autosoins efficaces. Je me réjouis plutôt du fait qu’au cours des dix dernières années, plus de 350 000 téléchargements du Guide d’autosoins ont été effectués. Chaque fois qu’une nouvelle traduction est terminée, un autre segment de la population mondiale a accès à ce guide. Bien que la plupart des téléchargements soient effectués à partir du Canada, plus particulièrement du Québec, plusieurs milliers sont faits à partir de la France et du reste de l’Europe.

J’en ai tiré certaines leçons. Premièrement, bien que j’aie été convaincue à plusieurs reprises que les personnes du monde moderne où le Web est omniprésent ne lisaient plus, j’ai réalisé qu’en réalité la plupart des gens ont tendance à se servir du matériel écrit lorsque celui-ci est clair et invitant. (Il demeure vrai, toutefois, que ceux qui se retrouvent dans la tourmente d’un épisode dépressif ont de la difficulté à lire; une personne rencontrée en consultation externe m’affirmait que les patients dépressifs préfèrent souvent utiliser la version audio du guide.) Deuxièmement, ce nombre élevé de téléchargements est vraiment une goutte d’eau dans l’océan, comparativement au potentiel d’amélioration que recèlent les aptitudes en autosoins. J’ajouterais que les membres de notre société qui s’épanouissent psychologiquement utilisent déjà ces compétences (qu’ils en soient conscients ou non) et que tout le monde devrait les découvrir. De nos jours, on parle beaucoup de la résilience psychologique : les aptitudes en autosoins sont au cœur même de la résilience. Troisièmement, lorsque des interventions sont faites au niveau de la population d’une façon réfléchie et agréable, d’importants changements peuvent se produire avec un investissement minimal[3].

Références

[1] www.carmha.ca/selfcare

[2] Ainsi que sur la promotion de traitements pharmaceutiques au lieu d’une psychothérapie qui serait tout aussi efficace.

[3] Il semble que j’adopte ici le ton des discours TED, mais il y a pire dans la vie.