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Un meilleur accès à la psychothérapie, une promesse oubliée?

Publié le 21 septembre 2020 par Catherine Hébert, Martin Drapeau

Il y a déjà plus de deux ans que le gouvernement du Québec annonçait son programme visant un meilleur accès à la psychothérapie intitulé Programme québécois pour les troubles mentaux : des autosoins à la psychothérapie (PQPTM). Les grandes lignes de ce programme ont été discutées dans un éditorial précédent (voir « Une étape à la fois »). À cette époque, plusieurs efforts avaient été déployés par le gouvernement afin de donner l’importance qu’il se doit à la santé mentale. Par exemple, on a mis en place une direction générale au sein du ministère de la Santé et des Services sociaux, il y a eu le développement du programme mentionné ci-haut, sans oublier l’investissement de plusieurs millions de dollars visant l’amélioration de l’accès aux services en santé mentale. Toutefois, il semble que l’on ait fait un retour en arrière à la fin de l’année 2018. Entre autres, la santé mentale a connu un reculement au sein de l’organigramme et du programme politique, menaçant ainsi l’importance et l’attention qu’elle devrait recevoir (voir notamment le billet d’Élisabeth Fleury). Par exemple, les dossiers qui autrefois pouvaient être présentés directement auprès du ministre de la Santé et des Services sociaux relèvent désormais de la responsabilité de sous-ministres, limitant ainsi la collaboration avec le décideur principal. Bien que le gouvernement ait assuré que cette décision ne menace en rien la priorité des dossiers en santé mentale, ces changements demeurent inquiétants. À commencer par ce que cela implique pour le PQPTM.

En effet, qu’en est-il de ce programme si prometteur que le nouveau gouvernement avait lui aussi appuyé et dont il avait promis la continuité? À ce jour, bien curieusement, les résultats de la phase pilote demeurent méconnus. La dernière mise à jour du site du gouvernement du Québec à ce sujet date d’octobre 2019 et l’on fait abstraction de données cumulées quant à l’efficacité de ce programme. Même l’Ordre des psychologues du Québec, lequel avait été consulté pour le développement de certaines composantes du programme, ne semble pas être au courant de sa progression. Ces manquements laissent perplexe.

Par ailleurs, la ministre de la Santé et des Services sociaux avait annoncé le 30 janvier 2020 la mise en place de la deuxième phase du programme. Le programme devait être étendu à quelques CIUSSS au Québec pour éventuellement être déployé partout dans la province à une date ultérieure qui restait indéterminée. Ici aussi, les données se font rares… Difficile d’avoir l’heure juste quant à la progression de ce programme et à la planification de son implantation.

Il aura fallu une pandémie pour que l’on s’attarde enfin à la situation vécue par nos parents et grands-parents dans les CHSLD. Nous faudra-t-il attendre une autre crise sanitaire pour que l’on s’intéresse à ceux et celles qui souffrent de troubles anxieux, de troubles de l’humeur et d’autres troubles mentaux?

Catherine Hébert