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Une efficacité éprouvée
Publié le 1er octobre 2010 par Pasquale Roberge
Les guides de pratique clinique (GPC) contribuent à l’amélioration de la qualité des soins de santé pour les troubles anxieux et dépressifs. Ils permettent d’accéder rapidement à une synthèse des données probantes pour un problème de santé en particulier. La consultation des recommandations cliniques issues des GPC peut aider à la prise de décision des professionnels et des patients quant au traitement optimal des troubles mentaux.
Au Canada, des guides de pratique clinique sont accessibles pour les troubles anxieux et dépressifs. Bien que les guides publiés au Canada soient d’abord conçus à l’intention des médecins et d’autres spécialistes de la santé mentale, nous croyons que les recommandations cliniques peuvent également être utiles pour l’ensemble des intervenants de première ligne en santé mentale. Pourquoi ne pas y jeter un coup d’œil?
On y retrouve des informations utiles sur les sujets suivants :
- l’épidémiologie;
- les principes de diagnostic et de traitement des troubles mentaux;
- les outils d’évaluation;
- les principaux points de décision clinique;
- les traitements pharmacologiques;
- les traitements psychologiques;
- les traitements complémentaires et alternatifs;
- les populations particulières.
Les GPC se multiplient à un rythme rapide. La recherche dans les grandes bases de données internationales peut vous aider à trouver un guide qui présente une bonne qualité méthodologique et qui correspond à vos besoins particuliers. Par exemple, le National Guidelines Clearinghouse aux États-Unis détient actuellement plus de 500 références pour le terme « depressive disorder ». Vous pouvez également commencer vos recherches par la consultation d’organisations reconnues pour la création de guides de pratique clinique de grande qualité méthodologique. Par exemple, les guides de pratique du National Institute for Health and Clinical Excellence (NICE) au Royaume-Uni présentent notamment l’avantage d’être mis à jour régulièrement, d’être accessibles pour plusieurs troubles mentaux et de s’adresser à l’ensemble des prestataires de soins, aux gestionnaires et parfois aux personnes atteintes de troubles mentaux.
Des études sur la dépression majeure et les troubles anxieux démontrent clairement que l’utilisation des GPC permet d’améliorer à la fois les processus de soins et l’état de santé des patients, bien que ces effets soient généralement modeste. En fait, les guides de pratique clinique s’insèrent parmi un ensemble de stratégies et d’interventions professionnelles, organisationnelles, législatives et financières qui permettent d’innover dans l’organisation et la prestation de soins. Alors que l’utilisation isolée de guides de pratique clinique demeure peu efficace en soi, c’est plutôt lorsqu’ils sont intégrés à des interventions éducatives et organisationnelles complexes que l’on observe une amélioration de l’état de santé des individus.
Pour terminer, rappelons que les guides de pratique ne visent pas à supplanter le jugement clinique, mais plutôt à offrir des recommandations éprouvées qui, jumelées à l’expertise clinique, permettront une prise de décision éclairée tant chez les cliniciens que chez les patients. Alors que certains croient que les guides de pratique possèdent toutes les vertus, d’autres s’en méfient peut-être à l’excès. Mais qu’en est-il vraiment? Faites-nous part de vos expériences.