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Une étape à la fois

Publié le 15 octobre 2019 par Catherine Hébert, Martin Drapeau

En décembre 2017, le gouvernement du Québec a annoncé la mise sur pied d’un programme d’accès à la psychothérapie. Bien que l’on en sache très peu sur le programme, voire trop peu, notamment sur les résultats de la première phase pilote, il a été clair dès le début que l’on miserait sur un modèle de soins par étapes (ou de soins hiérarchisés, c.-à-d. : stepped care). L’objectif est évidemment de favoriser l’accès aux services de psychothérapie tout en utilisant les ressources, tant en termes de personnel et d’expertise que de finances, et ce, de la façon la plus optimale possible. Le raisonnement à la base de ce modèle est que tous n’auraient pas les mêmes besoins en ce qui a trait au type et à l’intensité des interventions.

 

Ainsi, dans le cadre d’un modèle de stepped care, des interventions moins intensives et moins coûteuses pourraient d’abord être suggérées à certains patients. Ces interventions, communément appelées « interventions de basse intensité », comprennent entre autres les guides d’autosoins, la bibliothérapie, ou la thérapie informatisée (p. ex. : en ligne). Lorsqu’un patient ne présenterait pas les résultats escomptés, c’est-à-dire qu’il y aurait absence d’amélioration, ou encore lorsque l’état d’un patient serait tel qu’il ou elle nécessite de toute évidence des soins plus soutenus, il ou elle se verrait offrir un traitement dit « de haute intensité », comme la thérapie individuelle (p. ex. : une thérapie interpersonnelle pour le traitement de la dépression).

 

En plus d’un accès facilité aux services de psychothérapie, des bénéfices tant sur le plan clinique (diminution des symptômes) que sur le plan économique (retour au travail, économie des ressources) sont attendus. Mais est-ce que ça fonctionne? La recherche et les programmes mis en place au Royaume-Uni et en Australie semblent en effet confirmer l’efficacité d’une telle approche (Department of Health, 2008, Ho et al., 2016, Pirkis et al., 2011). C’est d’ailleurs du programme du Royaume-Uni que le gouvernement du Québec s’est en partie inspiré pour mettre sur pied son propre programme d’accès à la psychothérapie.

Références

DEPARTMENT OF HEALTH 2008. Improving access to psychological therapies (IAPT) commissioning toolkit, Department of Health.

HO, F. Y.-Y., YEUNG, W.-F., NG, T. H.-Y. & CHAN, C. S. 2016. The efficacy and cost effectiveness of stepped care prevention and treatment for depressive and/or anxiety disorders: a systematic review and meta-analysis. Scientific reports, 6, 29281.

PIRKIS, J., FTANOU, M., WILLIAMSON, M., MACHLIN, A., SPITTAL, M. J., BASSILIOS, B. & HARRIS, M. 2011. Australia’s Better Access initiative: an evaluation. Aust N Z J Psychiatry, 45, 726-39.